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Abréviations et sigles
Dans la tradition occidentale, les procédés permettant d'abréger ce que l'on a à écrire, de façon à écrire plus vite, sont presque aussi anciens que l'écriture elle-même.
Notes tironiennes (abréviations à l'époque romaine)
Problématique des écritures rapides
Sténographie, sténotypie
Ecriture numérique rapide (chat, blogs, SMS)
Les abréviations graphiques sont spécifiques à la langue écrite : seule la forme pleine, non abrégée, est réalisée à l'oral.
Les abréviations ont deux fonctions, sur un plan temporel ou sur un plan spatial : elles peuvent permettre une écriture, voire éventuellement aussi une lecture silencieuse, plus rapide, mais elles peuvent aussi permettre de gagner de la place. Cette seconde fonction peut elle-même être liée à l'exiguïté du support utilisé ou à son coût : le parchemin utilisé avant l'invention du papier était cher, et même le papier avait et a toujours un coût.
A ces deux fonctions s'en ajoute une troisième : l'abréviation peut aussi servir à ne pas écrire ce que l'on veut dire parce que ce ne serait point seyant (voir la pièce de Sartre La P... respectueuse ou des expressions comme Il nous prend pour des c...) ou, dans le cas de noms de personnes, pour leur garder l'anonymat (La victime, Marie H., 12 ans, ...).
On peut distinguer deux types d'abréviations selon les moyens mis en œuvre : l'abréviation est réalisée par simple suppression de segments du mot ou des mots à abréger, ou elle est réalisée à l'aide d'autres signes que ceux de la forme pleine (ou un autre agencement de ces signes). Le premier procédé est de loin le plus employé actuellement.
Mais quel que soit le procédé employé, les abréviations sont tendues entre les deux principes contradictoires qui découlent de leur raison d'être : une abréviation doit être la plus brève possible, mais elle doit être aussi la plus transparente possible, c'est-à-dire laisser le plus possible transparaître la forme pleine.
Exemple d'abréviations brèves, mais peu transparentes, gravées sur une tombe.
Basilique de Saint-Denis (France, 93), 2009.
(Jeanne de France, fille de Louis X)
L'abréviation renvoie au signe (forme phonique et sens) sans représenter tous les segments de la forme phonique : la correspondance graphèmes-phonèmes ne fonctionne pas ici.
On peut distinguer trois cas (comme d'ailleurs pour la formation d'unités lexicales par troncation) : on supprime la droite du mot (apocope), la gauche (aphérèse) ou le milieu (syncope). Ces trois procédés de troncation peuvent être aussi bien utilisés si le segment à abréger est un mot simple, un mot complexe (auquel cas l'opération peut être répétée pour autant de constituants que l'on veut) ou une suite de mots. La troncation à gauche ne semble pas utilisée pour les abréviations graphiques.
C'est le procédé le plus fréquent. On l'appelle parfois abréviation "par suspension". Le fait qu'il s'agit d'un segment abrégé est marqué par un point (dit point abréviatif), sauf pour l'abréviation d'un point cardinal. La coupure se fait au milieu de la syllabe, entre les consonnes initiales et la voyelle.
apr. J.-C.
art.
av. J.-C.
c.-à-d.
chap.
dir.
éd.après Jésus-Christ
article
avant Jésus-Christ
c'est-à-dire
chapitre
directeur
éditeur, éditionenv.
ex.
fig.
l.
M.
N.D.T.
p.environ
exemple
figure
ligne
monsieur
note du traducteur
pagep. ex.
R.S.V.P.
s.
s.l.n.d.
SVP
t.
Tél.
par exemple
Répondez s'il vous plaît
siècle
sans lieu ni date
s'il vous plaît
tome
Téléphone
Elles s'écrivent sans point, certaines en minuscules, d'autres en majuscules. Voici les plus courantes (celles de la colonne de droite en combinaison avec d'autres) :
g
kg
m
km
°C
V
Wgramme
kilogramme
mètre
kilomètre
degré Celsius
volt
wattl
ha
s
min
hlitre
hectare
seconde
minute
heureh
k
M
G
Thecto (hl = hectolitre)
kilo (ko = kilooctet)
méga (Mo = mégaoctet)
giga (Go = gigaoctet)
téra (To = téraoctet
cf.
CV
et al.
etc.confer
curriculum vitae
et alii
et caeteraibid.
id.
loc. cit.
N.B.ibidem
idem
loco citato
nota beneop. cit.
P.-S.
sq.
sqq.opus citatum
post-scriptum
sequiturque
sequunturque
1. Quand l'abréviation se compose de plusieurs parties séparées par un espace, ce doit être un espace insécable, de façon à ne pas permettre le rejet à la ligne suivante d'une lettre isolée : une abréviation n'est normalement pas coupée en fin de ligne. Mais les usages concernant l'utilisation de l'espace sont assez variables : R.S.V.P. ou R. S. V. P. – et pourquoi pas RSVP (comme on écrit couramment SVP) ?
2. Comme on peut le voir dans l'échantillon ci-dessus, le choix et l'agencement des lettres conservées n'obéit pas à des règles strictes. Par exemple, on écrit sqq. (en concurrence avec sq.) pour pages suivantes (au pluriel), mais l'abréviation de pages est soit p. (selon l'Imprimerie nationale), soit pp. Le redoublement est bien utilisé dans d'autres cas pour marquer la pluralité (cf. MM. pour Messieurs) et ce n'est pas un procédé nouveau : il est déjà attesté à l'époque romaine.
3. Pour les abréviations latines, il y a quelques flottements concernant l'usage de l'italique : selon l'usage traditionnel, les mots étrangers sont mis en italique, et donc a fortiori également les abréviations étrangères, mais certaines abréviations latines sont tellement usuelles en français (le meilleur exemple est "etc.") qu'on les écrit comme le reste du texte.
L'abréviation des prénoms en liaison avec les noms de famille est limitée à la consonne initiale (ou à la consonne initiale de chaque partie d'un prénom composé), suivie du point abréviatif : J. Ferry, J.-J. Rousseau. Les usages sont plus flottants quand la première consonne du prénom est graphiquement représentée par un digramme ([S] – <ch>, [f] – <ph>) ou par un monogramme et une lettre muette ([t] – <th>). Dans ce cas, les deux lettres peuvent être conservées : C. Péguy ou Ch. Péguy. Egalement possible, mais plus rare, la conservation de l et de r : Claude et Christiane peuvent s'abréger, respectivement, en Cl. et Chr., mais l'initiale seule semble la solution la plus fréquemment adoptée actuellement.
L'abréviation simultanée du prénom et du nom est fréquente, essentiellement dans les signatures (avec ou sans points abréviatifs, avec ou sans espace [qui devrait être de toute façon un espace insécable] : J. P., J.P., JP, jp).
Plus rare, la transformation de l'association prénom-nom ou d'un prénom double en sigle : BB (Benazir Bhutto, au Pakistan, et Brigitte Bardot, en France), BHL (Bernard-Henri Lévy), DSK (Dominique Strauss-Kahn), JFK (John Fitzgerald Kennedy), JJSS (Jean-Jacques Servan-Schreiber), LBJ (Lyndon Baines Johnson), PMF (Pierre Mendès France), VGE (Valéry Giscard d'Estaing), etc., et pour les prénoms doubles : JF (Jean-François), JB (Jean-Baptiste). Exceptionnelle, enfin, est la représentation du nom (employé sans prénom) par l'initiale : monsieur K. (= Khrouchtchev, mot trop compliqué à écrire...), les deux K (= Kennedy et Khrouchtchev) – à distinguer de l'abréviation destinée à masquer l'identité de la personne (Son complice, un certain Dominique de V., ...).
Ce procédé d'abréviation est couramment utilisé dans l'écriture manuscrite. Deux traitements différents du segment droit du mot abrégé : il est réalisé en lettres supérieures (c'est-à-dire placées plus haut que les autres) et parfois souligné, ou il est réalisé sur la même ligne. Les lettres supérieures s'imposent en cas d'ambiguïté : nos (numéros, nos). A part dans le cas de numéro, elles ne s'utilisent guère quand l'abréviation commence par une minuscule.
Mme Madame. Ets Etablissements Cie Compagnie Mmes Mesdames no numéro in-8º in octavo Mlle Mademoiselle nos numéros bd boulevard Me Maître Dr Docteur fg faubourg
1. Ces abréviations, où figure la dernière lettre du mot, ne sont pas suivies d'un point abréviatif (selon l'Imprimerie nationale). Mais les usages sont flottants au moins pour certains mots : absolt, absolt. (= absolument)
2. Pour numéro et son pluriel, il s'agit, en principe, de la lettre supérieure o (No, no) et non du signe indiquant le degré (N°). Mais sur un clavier de machine à écrire, il fallait bien utiliser le signe degré, et avec un clavier d'ordinateur, il faut connaître la combinaison de touches correspondante ou recourir à des manipulations complexes, alors que le signe degré est accessible directement avec un clavier français.
N.B. Avec macOs, la combinaison de touches est Alt + u. Pourquoi donc u ?? – Alt + o est attribué à œ.
3. Les lettres supérieures présentent deux inconvénients. Leur bord supérieur (compte non tenu des jambages) devrait être au même niveau que le bord supérieur des capitales. Mais un logiciel usuel de traitement de texte comme MS Word les réalise en exposant, à une hauteur variable selon la police et le plus souvent trop bas ; même problème avec les navigateurs web. Deuxième inconvénient : leurs jambages dépassent le bord supérieur des capitales et si l'on définit un interlignage fixe et serré, elles risquent de ne pas bien apparaitre ; si, par contre, on laisse le programme fixer lui-même l'interlignage, elles entraînent un interlignage plus grand qu'ailleurs et donc un effet des plus disgracieux. Mais elles présentent aussi deux avantages : elles sont clairement identifiables comme le segment final du mot, le lecteur n'a alors plus qu'à deviner le milieu (comme dans le jeu du pendu), et elles sont aussi plus petites, d'où un gain de place. C'est la raison pour laquelle elles sont fréquemment employées sur les panneaux des villes : BD BEAUMARCHAIS, PTE MAILLOT, etc.
Au temps de l'imprimerie traditionnelle (avec des caractères en plomb), les "lettres supérieures" étaient des caractères spécifiques. Brossard (1934 : 23-24) en énumère 16 différents dans une police standard (a c d e f g h i k l m n o r s t).
Dans l'édition numérique actuelle, seules certaines polices dites "Expert" contiennent des lettres supérieures spécifiques, adaptées au graphisme des lettres normales. Mais des lettres supérieures peuvent être obtenues par la mise en "exposant" (concept issu des mathématiques). Comme on peut le voir dans l'exemple ci-dessous, les lettres mises en exposant sont plus maigres que les "vraies" lettres supérieures.Ci-dessous le même texte (police Garamond Premier Pro, Adobe 2005), avec emploi de lettres supérieures sur la première ligne et emploi de la fonction "exposant" avec MS Word sur la deuxième ligne.
L'abréviation pour monsieur est un bon exemple de l'évolution des usages. Actuellement, les ouvrages normatifs indiquent exclusivement M. (et non Mr). Mais dans sa 6e édition, le dictionnaire de l'Académie (1832-1835) indiquait : "On écrit souvent, par abréviation, au singulier Mr ou M., et au pluriel Mrs ou MM." De même Littré (1863). Et indépendamment de ce passé, "Mr" semble assez utilisé, très certainement du fait d'une influence anglo-américaine. Mais il a aussi deux atouts pour lui : l'ambiguïté de son concurrent (M. Durand signifie-t-il monsieur Durand ou Michel Durand ? ou peut-être Maurice ?) et la cohérence avec les autres titres de civilité, constitués par syncope.
Mais l'usage des titres de civilité (monsieur, madame) pose quelques autres problèmes.
Il a été longtemps d'usage de citer, par exemple dans la presse, des personnes vivantes en en faisant précéder le nom du titre de civilité en abrégé – à la différence des personnes décédées : Georges Pompidou, mais M. Macron. Dans les années quatre-vingt du siècle dernier, le journal Le Monde a modifié ses conventions et gardé l'abréviation "M." uniquement si la personne était mentionnée par le seul nom de famille : Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa ou M. Sarközy de Nagy-Bocsa. Mais, dans l'ensemble, les usages en la matière sont plus que flottants.
Le choix entre le titre de civilité et l'abréviation est aussi l'objet de conventions plus ou moins respectées. Quand on évoque une personne dans un texte écrit, l'abréviation est de rigueur si l'on cite son nom. Le titre de civilité n'est écrit en toutes lettres qu'en liaison avec une intention particulière (respect, dénigrement) ; donc : Mme Michu, mais cette pauvre madame Michu. Hormis dans la correspondance, le titre de civilité ne porte pas de majuscule initiale, y compris quand il est employé sans patronyme : Ce monsieur a raison. Je suis d'accord avec madame. Seule exception : sous l'Ancien Régime en France, le frère du roi s'appelait Monsieur (avec majuscule).
Quand on s'adresse, dans la correspondance, à la personne en question, on écrit normalement Monsieur ou Madame en toutes lettres, avec majuscule initiale, dite de courtoisie, et ce titre n'est, selon la norme administrative traditionnelle, pas suivi du nom (Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'assurance de...). Mais chacun peut aisément constater que cette convention est de moins en moins respectée. Indiquer également le nom semble moins formel, plus familier, avec la hiérarchie suivante : Monsieur, Monsieur Dupont, Cher Monsieur Dupont. Alors que la hiérarchie selon les conventions traditionnelles serait : Monsieur, Cher Monsieur ; Madame, Chère Madame. – La majuscule est ici fréquente, même si le Lexique de l'Imprimerie nationale utilise la minuscule : "Veuillez agréer, monsieur, l'expression..." (p. 119).
Les ligatures consistent en un rapprochement ou un entrelacement de deux lettres contiguës. Il faut distinguer celles qui sont intégrées au système orthographique du français et celles, facultatives, qui constituent des variantes typographiques à fonction esthétique ou économique (gain de place).
1. Ligatures intégrées au système orthographique. Elles étaient nombreuses dans les premiers siècles de l'imprimerie. Ainsi, ci-contre, dans la casse représentée dans l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert figurent les ligatures suivantes : ct, ff, fl, ffl, fi, ffi, ſt, ſb, ſl, ſſ, ſi, ſſi (dans le cas de "s", il s'agit du "ſ" long).– w (W) est issu de deux lettres uu ou vv (u et v n'ont été distingués que tardivement) ;
– œ (Œ) est présent, avec des prononciations variables ([9], [2]), dans des mots d'origine étrangère (Œdipe, œnologie, fœtus, lœss) et, en liaison avec <u> dans œuvre, œuf, bœuf ;
– æ (Æ) n'est présent que dans des expressions d'origine latine : ad vitam æternam, curriculum vitæ, et cætera (écrit aussi et cetera, mais s'abrège le plus souvent : etc.) et dans le prénom Lætitia. Cette ligature est une innovation postérieure à l'époque romaine (en latin classique, on écrivait aeternam, rosae, etc.)
Nombreux... ne sont mentionnés ici que les deux plus courants.
@ : ce signe utilisé actuellement sur Internet comme séparateur dans les adresses électroniques est en réalité un signe plus ancien. Il serait issu d'une ligature de a et d (latin : ad) et est (ou a été) utilisé dans les pays anglo-saxons pour la comptabilité (2 books @ $ 10). De ce fait, ce signe figurait sur les claviers de machines à écrire, mais comme il était peu employé, il était disponible pour son usage planétaire actuel. Quant à son nom... at, arrobas semblent être les plus couramment utilisés, mais le Journal officiel de la République française du 2002-12-08 et le Bulletin officiel de l'Education nationale du 2003-02-06 indiquent : "Lorsqu'une adresse est fournie oralement, @ se dit "arrobe" alors qu'il se dit "at" en anglais." arobase y est présenté comme synonyme. Bel exemple de hiatus entre norme et usages ! Sur l'origine du mot arrobe, voir le document référencé dans la bibliographie.
& : ligature ancienne pour et (voir Blanchard 1995, Hurtig s.d. et Tschichold (1991-II : 121-140)), qui en a dénombré 288 variantes), très peu utilisée actuellement dans les textes standards ; selon le TLFi, son nom actuel (perluette, esperluette), attesté en 1878, viendrait du fait que dans les écoles primaires, on incluait cette lettre comme dernière lettre de l'alphabet sous le nom de et, et les enfants récitaient "... i grec zed ète" et ajoutaient ensuite "perluette" comme rime enfantine).
Dans le tableau ci-dessous figurent les abréviations usuelles de quelques unités monétaires (y compris les monnaies qui n'ont plus cours depuis l'introduction de l'euro) ainsi que les codes ISO correspondants, qui sont utilisés essentiellement dans les transactions bancaires.
Pays Unité Abréviation usuelle Code ISO Allemagne
Belgique
Chine
Espagne
Europe
France
Italie
Japon
Pays-Bas
Royaume Uni
Russie
Suisse
USAmark, pfennig
franc, centime
yuan
peseta, centime
euro, centime
franc, centime
lire
yen
Florin
livre, pence
rouble, kopeck
franc, centime
dollar, centDM
F, FB
¥, RMB
Pts
€
F, FF
₤
¥
ƒ
£
-
Fr, fr
$DEM
BEF
CNY
ESP
EUR
FRF
ITL
JPY
NKG
GBP
RUB
CHF
USDN.B. 1. Les noms des unités et des sous-unités se mettent généralement au pluriel à la française (avec un -s), mais pour mark, pfennig et pence, l'usage est plus flottant : 50 marks ou 50 mark.
N.B. 2. Comme symbole du yuan, le Y peut n'avoir qu'une seule barre.– Les codes ISO de toutes les monnaies actuellement en circulation peuvent être consultés (gratuitement) sur le site de l'ISO (document à télécharger) :
http://www.currency-iso.org/en/home/tables/table-a1.html.
A la différence des abréviations graphiques, les sigles ne sont pas oralisés dans leur forme pleine, mais soit par épellation (SNCF, [ɛ.sɛn.se.ɛf]), soit par syllabation (UNESCO, [y.nɛs.ko]).
L'écriture des sigles a évolué au cours du XXe siècle. Les capitales représentant les initiales des mots qui composent le sigle étaient suivies par des points, elles ne le sont généralement plus actuellement. La S.N.C.F. est devenue la SNCF.
Deuxième évolution : quand les sigles sont lus et non épelés, on peut ne mettre que l'initiale en majuscule et le reste en minuscules : le FMI, le CNRS, mais : l'UNESCO ou l'Unesco, l'INSEE ou l'Insee. Et on est donc passé du C.A.P.E.S. au CAPES et au Capes.
Les usages du journal Le Monde sont en principe les suivants : les sigles de quatre lettres ou moins sont écrits en capitales (ONU, UNEF, SNCF), ceux de plus de quatre lettres sont écrits en capitales s'ils sont épelés (FNSEA), en minuscules avec capitale initiale s'ils sont prononcés comme un mot (Unesco, Finul). Les conventions de l'Office des publications des Communautés européennes sont semblables, mais le seuil est fixé à cinq lettres : l'ASEAN (pour l'UE) et l'Asean (pour Le Monde).
La Charte orthotypographique du Journal officiel demande quant à elle "de les mettre systématiquement en majuscules" (p. 5).
Troisième évolution : on peut constater actuellement une tendance, certes encore peu développée, à l'emploi de minuscules dans les sigles, sans doute sous l'influence de logos qui présentent en raison de leur fonction (être vus et mémorisés) une grande diversité graphique et typographique.
Ainsi, le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) a adopté à l'automne 2008 un nouveau logo contenant son sigle en minuscules (cnrs). Pour la Bibliothèque nationale de France, le sigle régulièrement utilisé est BnF, avec une répartition minuscules-majuscules correspondant à celle du nom entier. Dans le logo de la CGT (Confédération générale du travail), le sigle est en minuscules (de même que dans son adresse internet), et dans ses publications se trouvent trois variantes : CGT (majoritairement), Cgt (selon le même principe que pour la BnF) et cgt.
Les capitales des sigles ne sont, dans l'usage majoritaire actuel, pas accentuées : CEA, ENS, EDF, HEC, INSEE, MEN, etc.
– Au Québec, le logo de l'université du Québec à Montréal, fait de l'acronyme UQAM, a prêté à controverse : il comporte un accent grave sur le A. Mais, précise le site de l'université sur une page mise à jour le 8 janvier 2006 (consultée le 2007-12-01), "lorsque l'acronyme UQAM est utilisé dans des textes courants, il doit être écrit sans accent."
(http://www.uqam.ca/apropos/acronyme.htm)
Blanchard, Gérard, 1995. Nœuds & esperluettes. Actualité et pérennité d'un signe. Cahiers GUTenberg 22 : 43-59. Document en ligne, consulté le 2009-01-01.
http://cahiers.gutenberg.eu.org/cg-bin/article/CG_1995___22_43_0.pdfBloch, Raymond, 1952. L'épigraphie latine. Paris : PUF. Que sais-je ? 534.
Brossard, L.E., 1934. Le Correcteur Typographe. II. Règles typographiques. Chatelaudren. Document en ligne sur le site de la BnF, consulté le 2009-12-16.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5492762kBureau international des poids et mesures, 2019. Le Système international d'unités. 9e édition. Document en ligne, consulté le 2021-12-14.
https://www.bipm.org/documents/20126/41483022/SI-Brochure-9.pdfCharte orthotypographique du Journal officiel. Janvier 2021. Document en ligne, consulté le 2021-12-14.
https://www.legifrance.gouv.fr/contenu/Media/Files/autour-de-la-loi/legislatif-et-reglementaire/charte_typographique_jo_janvier_2021.pdfCode de rédaction interinstitutionnel de l'Office des publications des Communautés européennes. Document en ligne, consulté le 2007-01-06.
http://publications.europa.eu/code/fr/fr-000100.htmDictionnaire de français "Le Littré". Document en ligne, consulté le 2008-01-08.
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http://atilf.atilf.fr/academie9.htmDiderot, Denis & D'Alembert, Jean Le Rond, 1751 sq. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Document en ligne, consulté le 2008-12-03.
http://portail.atilf.fr/encyclopedie/index.htmHurtig, Alain, s.d. Demoiselles enlacées. Le projet "Esperluettes". Document en ligne sur le site de l'auteur, consulté le 2008-12-19.
http://www.alain.les-hurtig.org/varia/esperluette.htmlLexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale. 3e édition. Paris : Imprimerie nationale, 2002.
Origine du nom de l'@ (arrobe) dans l'ISO/CEI 10646. Document en ligne, consulté le 2008-11-21.
http://hapax.qc.ca/Pourquoi_arrobe_dans_10646.htmlTLFi = Trésor de la langue française informatisé. Document en ligne, consulté le 2009-01-07.
http://atilf.atilf.fr/Tschichold, Jan, 1991. Schriften. 2 volumes. Berlin : Brinkmann & Bose.
© Jacques Poitou 2021.